La sagesse nous dit de travailler quotidiennement les postures de yoga qui nous mettent au défi et qui nous résistent. Personnellement, je partage ce sentiment : après tout, il est très utile d’explorer les limites de sa zone de confort. En tant que praticienne et enseignante, cependant, j’ai tendance à privilégier le contraire : je choisis de pratiquer les postures que j’aime régulièrement. J’encourage les enseignants et mes élèves à faire de même. Nous aimons les postures que nous aimons pour de bonnes raisons : elles nous éveillent, nous ancrent, nous apaisent, nous stimulent et nourrissent notre esprit, pour se concentrer et se poser.
Ces cinq postures de yoga reviennent très souvent dans mes cours, car je les adore.
Paschimottanasana (flexion vers l’avant) — Une posture qui me rend humble
Paschimottanasana peut parfois me déprimer. Je répète sans cesse que l’intégrité du mouvement est plus importante que l’amplitude. Même si j’en suis convaincue, la première pensée qui me traverse l’esprit lorsque je pratique Paschimottanasana est : « Hummm… Est-ce vraiment le maximum où je peux aller aujourd’hui ? » Cette posture continue de révéler mon jugement personnel et me donne l’occasion de lâcher prise.
Janu Sirsasana (flexion vers l’avant vers une jambe) – Elle me détend
On oublie souvent chaque côté de son corps ! Il peut être difficile d’y accéder et il bénéficie rarement d’un bon étirement au quotidien. Même en pratiquant les asanas, chaque côté du corps reçoit rarement autant d’attention que les hanches, les épaules, le tronc et la colonne vertébrale. Heureusement, Janu Sirsasana étire profondément chaque côté du corps et libère les tensions. Quand je fais cette posture, je dois littéralement me forcer à en sortir. J’ai envie de rester là, de me blottir et de faire une sieste.
Urdhva Dhanurasana (demi pont et pont)— Elle m’apaise
Oui, c’est vrai, je trouve Urdhva Dhanurasana profondément apaisant. Oui, je sais que tout le monde ne cesse de vanter les bienfaits des flexions arrières. Mais honnêtement, mon expérience est tout autre. Un Urdhva Dhanurasana bien exécuté et puissant, coupe court à tout ce qui perturbe mon esprit, concentre mon attention et dissipe toute anxiété que je peux ressentir. Urdhva Dhanurasana n’est pas toujours facile pour moi, mais cette posture est toujours apaisante.
Kapotasana (posture du Pigeon) — Elle me ressource
L’effet doux-amer de la posture du Pigeon est indéniable. Si l’étirement intense et décontractant des hanches externes est particulièrement efficace, cette posture possède un autre élément qui contribue à un effet d’ancrage : la majeure partie du corps est allongée au sol pendant la posture. Certes, c’est intense, mais l’intensité est toujours locale. Le corps a la possibilité de se laisser aller, de se relâcher au sol.
Shirshasana (équilibré sur la tête) — Il me rééquilibre
En Angleterre, on dit que le thé noir réveille la fatigue et apaise les agitations. Mon expérience de l’équilibre sur les mains est identique. Si j’ai besoin d’un regain d’énergie, l’équilibre sur les mains est idéal. Si, au contraire, je suis surstimulée, une minute ou deux d’équilibre sur les mains me ressource et me rééquilibre.
J’aimerais beaucoup avoir votre avis. Quelles postures vous aident à rester calme, ancré et sain d’esprit ces jours-ci ?