Si vous me suivez depuis quelques années, vous savez que j’ai mené une longue bataille contre les troubles alimentaires. J’ai survécu à une vie éteinte, dirigée par les crises, un corps aussi frêle qu’un enfant, une hospitalisation, des tests et des rdvs médicaux à n’en plus finir…

Dernièrement, j’ai remarqué à quel point je voulais simultanément oublier que tout cela s’était passé – et en même temps m’en souvenir. Je voulais oublier. Je ne voulais plus craindre l’inquiétude d’une possible récidive, surtout après une grossesse et un corps à jamais transformé par celle-ci.

Mais j’ai l’impression que le cacher sous un tapis mental n’est pas la meilleure idée. Parce que si je me souviens bien de ma bataille, alors je me souviens à quel point je suis reconnaissante d’être en vie.

La vérité est que je n’ai jamais vraiment ressenti la vitalité de la vie jusqu’à la fin du combat. Une fois que j’ai pu réaliser que la vie pouvait disparaître un jour (les TCA constituent la 2ème cause de mortalité prématurée chez les 15-24 ans; et les personnes atteintes de troubles alimentaires courent six fois plus de risques de mourir que la population générale), c’était comme si un interrupteur s’était actionné et le simple fait de vivre semblait finalement tellement amusant. Manger ce qui me fait envie, traverser Paris en vélo, faire du ski nautique sur la Seine, sauter en parachute, manger des pâtes avec des amis ou aller à un cours de yoga…

En m’inquiétant de ma carrière ou de la raison pour laquelle mon enfant ne veut pas dormir dans son lit ou du genre de fleurs à planter sur mon balcon, je comprends maintenant à quel point toutes ces choses sont un immense privilège. Certains jours, on réalise combien de choses incroyables nous pouvons faire au cours d’une vie.

Je suis encore parfois grumpy, plus souvent que je ne le devrais. Je râle toujours à propos de bêtises. Je m’inquiète toujours inutilement. Mais quand je me souviens, quand une petite voix retentit et me dit : « Cela pourrait disparaître à tout moment… » je me réveille à nouveau. Et je suis reconnaissante.

Voici une micro-liste de tout ce pour quoi je suis reconnaissante.

J’aime revenir sur mes souvenirs chaque année. Je suis d’ailleurs très fan des cartes de voeux et calendriers de l’Avent que je personnalise moi-même de photos souvenirs. J’utilise le site Rosemood, que je recommande vivement. Ils font un travail magnifique et très facile à utiliser.

Quand je regarde mes photos, je me souviens à quel point tous ces petits moments banals sont en fait si significatifs. Alors voilà. Je suis reconnaissante pour :

• Tous nos voyages – Egypte, Zanzibar, Italie, Grèce, Autriche, Allemagne, Inde, Sri Lanka, Portugal, Espagne…

• Notre mariage en Toscane, dans une petite robe vraiment toute simple mais qui tournait, tournait, tournait… et d’avoir dansé sous les étoiles.

• Les samedis matins à la maison et les petits déjeuners du dimanche en famille.

• Toutes les choses amusantes que nous pouvons faire maintenant avec notre baby girl, comme faire un tour de grande roue, prépare un gâteau ou admirer les vitrines de Noël.

• Des bottes pour les jours de pluie et des pivoines au printemps.

• Un bon cappuccino entre deux cours de yoga.

• Des personnalités qui me font rire, qui m’inspirent et qui font tout pour rendre le monde meilleur. (Bonjour Elizabeth Gilbert! )

• De faire de ma passion mon métier et de pouvoir transmettre autant de bien-être à mes élèves grâce au yoga.

• Des pantalons de yoga tellement comfy que je peux porter au quotidien.

• De ressentir à quel point le corps se guérit tout seul comme par magie, après une séance de yoga.

Mon mari. Parce que. Il est le meilleur.

• Ma fille. Je suis tellement reconnaissante d’être maman. Tellement reconnaissante qu’elle grandisse autant et qu’elle mange la moitié de mon yaourt chaque matin. Je suis reconnaissante de la façon dont elle m’attrape et se love dans mon cou. Je suis reconnaissante de pouvoir passer autant de temps avec elle. Et je suis reconnaissante qu’elle ait une super nounou pour que j’aie aussi du temps pour travailler sur mes propres projets.

Je suis reconnaissante de la façon dont elle est connectée à son père. Je suis reconnaissante du son de sa voix dès le matin (même à 6h).

Je suis reconnaissante de pouvoir l’allaiter, et de voir son regard se plonger dans le mien à chaque tétée. Une connexion si forte. J’imagine que plus tard, elle sera à la fois réconfortée mais aussi totalement agacée par sa mère 😉 Et moi ? Je serai juste… reconnaissante.

Et vous, de quoi êtes vous reconnaissant ?