Avant d’avoir ma fille, je redoutais la phase des tout-petits. Parce que, avouons-le, avant d’avoir des enfants, les tout-petits ressemblent à des tourbillons. Ils sont l’antithèse de ce que la plupart d’entre nous essayons de créer dans notre vie d’adulte : de l’ordre, un peu de prévisibilité, du calme… ou, en réalité, tout ce qui peut ressembler à une certaine logique et à un aspect pratique.
Heureusement, vivre avec son propre enfant est complètement différent que d’assister à une crise en pleine rue. Enfin, la plupart du temps en tout cas. Il y a des moments incroyablement difficiles et pourtant, vous les aimez plus profondément que vous n’auriez jamais pu l’imaginer – et c’est ce qui fait d’eux de si bons enseignants.
J’ai beaucoup réfléchi ces derniers temps, à la façon dont ma fille me rappelle au quotidien, toutes ces « leçons » que le yoga m’a apprises et que j’essaie de mettre en pratique sur mon tapis. Ainsi qu’à la façon dont elle met à l’épreuve ma pratique mentale, émotionnelle et spirituelle du yoga. Je ne m’assieds peut-être pas aussi régulièrement que je le souhaiterais sur mon tapis, mais j’apprends des « leçons de yoga » #Everydamnday. Voici juste un échantillon de mes réflexions sur la vie, avec ma fille et les « leçons » qu’elle m’enseigne.
1. La vie est un chaos – acceptez-le !
Les tout-petits sont l’incarnation du chaos. Ce sont des derviches tourneurs à l’énergie imprévisible et exigeante. Ils ne retiennent rien. Jamais. Sur le plan du développement, leur cerveau se développe à un rythme rapide, mais ils n’ont pas encore développé le contrôle de leurs impulsions. Cela traduit par ce que j’aime imaginer comme une diva de l’opéra : quand la vie est douce pour un enfant en bas âge, c’est-à-dire lorsqu’il est bien reposé, bien nourri, et qu’il joue avec ses jouets préférés, il est une joie pure et sans mélange. Mais quand la vie n’est pas douce à leurs yeux – quand ils sont coincés à attendre sur une chaise haute ou qu’ils ne veulent plus dormir, ils crient à plein vibrato.
Une façon de voir les choses est qu’ils acceptent le chaos. Ils ressentent et traitent pleinement leurs sentiments sans aucun filtre, ni répression. Ils restent dans l’instant. Ainsi, ils surfent sur les vagues de la vie avec plus d’habileté que les adultes. Car malgré les explosions importantes et apparemment incontrôlables, les tout-petits savent lâcher prise. Quand le moment est passé, il est terminé et oublié.
2. Parfois, nous avons tous besoin d’être témoin
Développer la conscience de témoin est un grand don de la pratique du yoga et de la méditation. Lorsque nous développons la capacité à remarquer et à accepter l’ensemble de nos émotions – de la tristesse à l’exaltation, en passant par l’avidité et la frustration – sans y réagir impulsivement, nous avons un aperçu de la liberté intérieure et du contentement dont parlent les grands penseurs spirituels. Le simple fait d’être témoin et d’être attentif à notre état intérieur peut nous aider à gérer plus facilement les vicissitudes de nos émotions et, lorsque le moment l’exige, à laisser aller les choses.
Les tout-petits ont besoin du même genre de témoignage. Lorsqu’ils font une crise de colère, vous ne pouvez souvent rien faire d’autre que de leur faire savoir que vous êtes là avec eux. Perdre patience, ou essayer de les persuader de ressentir autre chose que ce qu’ils ressentent, ne vous mènera nulle part. Mais prêter attention et reconnaître leur lutte, peut désamorcer l’intensité de ce qu’ils traversent.
3. Le corps est une chose belle et puissante
J’adore regarder ma fille vivre dans son corps. Elle ne sait pas si elle est grande ou petite, si elle est potelée ou maigre, si ses yeux sont bleus ou bruns. Elle adore être dans son corps.
Dernièrement, elle s’exclame à plein volume sur son tapis de jeux, tous ses membres s’agitant d’un côté et de l’autre. En ce moment, son corps est son allié. C’est son moyen d’apprendre et d’explorer. Elle aime ses pieds et la douceur de sa peau. Elle aime ce que son corps peut faire ; elle ne se concentre pas sur ce qu’elle ne peut pas faire, sur ce que quelqu’un d’autre peut faire ou sur son apparence.
4. Pour être heureux, engagez-vous pleinement dans la tâche à accomplir et abandonnez l’idée de résultats
Mon mari et moi parlons souvent de combien il est étonnant de voir un être humain se développer à partir de zéro. L’une des choses les plus remarquables est la persévérance dont nous devons tous faire preuve, dès nos premiers jours pour apprendre les tâches les plus simples.
Je me souviens très bien d’avoir vu ma fille se retourner pour la toute première fois. Nous l’allongions sur son tapis de jeux et elle bougeait son petit bras d’avant en arrière, d’avant en arrière, jour après jour, encore et encore, jusqu’à ce qu’un jour, elle comprenne comment bouger son bras et sa jambe en même temps et voilà ! Toute la famille a célébré. Je n’oublierai jamais la concentration intense qu’elle avait à ce moment-là, ni la pure joie qu’elle a exprimée d’avoir accompli cet exploit.
Cela a toujours été son attitude face aux millions de tâches qu’elle apprend quotidiennement : continuez, continuez, continuez à explorer. Elle n’a aucune idée de l’échec. Elle ne s’inquiète pas de ce que penseront les autres si elle tombe. Et son ego ne la retient pas. Elle ne se met pas en travers de sa voie. Elle avance simplement, apprend et grandit. Elle s’engage. Pleinement. De tout cœur. Et elle se réjouit lorsqu’elle obtient des résultats positifs.
5. Tout est temporaire
Au début de ma parentalité, alors que ma fille souffrait de coliques et pleurait pendant des heures chaque jour, une amie sage m’a dit : « Cela aussi passera. » Et elle avait raison. C’est passé et cela semble si lointain maintenant. Avec le recul, je pense que j’ai raté beaucoup de cette phase, parce que j’étais tellement inquiète des pleurs et de ce que cela signifiait, et de la façon dont cela se répercutait sur moi et mon bébé. Au début, je m’inquiétais, je m’inquiétais et je m’inquiétais. Et j’ai certainement raté quelque chose.
J’essaie de me rappeler maintenant que toutes les difficultés seront un jour comme des éclairs dans le ciel. Et ce que je veux vraiment faire, ce que j’espère faire, c’est me rappeler chaque jour que tout cela est temporaire. Je veux l’accepter maintenant pour que, lorsque je regarde en arrière, j’aie l’impression de l’avoir pleinement intégré, tout comme ma fille le fait tous les jours.